E. L. "Anna" Crescent Véritable Identité : // Messages : 49 Civile sans Alter
| | Sam 21 Avr - 20:28 | « Ça te fera le plus grand bien, tu verras ! » s’était enthousiasmé sa mère, alors qu’Anna était en train de se changer, seule dans sa chambre. Laissant sa fille finir de s’apprêter, Luna Crescent redescendit vers le salon, laissant la chaire de sa chaire se contempler dans ce miroir au travers duquel elle ne se reconnaissait plus vraiment. Le plus grand bien, hein ? Anna soupira lourdement alors qu’elle s’adonnait à une ultime vérification de ses apparats. Une véritable poupée de collection, voilà ce qu’elle était.
Même plus humaine, en réalité. Elle avait juste changé de propriétaires, voilà tout. Depuis quand ses parents avaient-ils cessés de la considérer comme une jeune femme mature au profit d’une fragile fleur dont il fallait prendre excessivement soin si on ne voulait pas la voir dépérir ? La blonde l’ignorait, mais plus les choses allaient, plus elle s’agaçait. Seule. Car jamais elle n’oserait dire quoi que ce soit en face à ses parents. Non, pas elle. Pas alors qu’elle comprend bien par quoi ils sont passés à cause d’elle et de sa disparition, justement. La culpabilité lui ronge toujours autant les os, elle brûle un peu plus chaque jour depuis sa libération. Pourquoi ? Anna ne savait pas.
Mais elle était piégée, définitivement. Et la voici obligée d’assister à un opéra auquel elle n’avait aucune envie d’accorder d’attention. Encore une fois ses parents ont décidés pour elle, sans lui donner droit de parole. Alors la poupée vivante s’exécute, vérifie ses chaussures. Elle est prête, elle peut y aller. Ainsi donc, elle rejoint ses géniteurs dans la voiture qui les emmènent jusqu’à l’Opéra. La soirée promet d’être longue, pense la jeune femme, les mains aux doigts liés les uns aux autre reposant sur ses genoux habillés d’un tissu blanc et bleu.
Ce fut sans compter un mot furtif, glissé par son père peu avant qu’ils n’arrivent. « Tu verras, nous avons invité quelqu’un qui, je pense, t’a beaucoup manqué. ». L’intérêt de la demoiselle est brusquement ravivé. Stardust ? Ses parents auraient-ils ? … Non, impossible. Pourtant la blonde se prend à rêver, la gorge légèrement serrée face à ce suspense. C’est finalement les doigts un peu tremblants qu’il s’extraie du véhicule, un voiturier prenant soin de lui ouvrir la portière. Là, Anna scrute les alentours avec attention. Ses parents attendent un peu avec elle à l’extérieur du théâtre quand, soudain, les voici qui sourit alors qu’elle est encore de dos.
Elle n’ose faire volte-face dans l’immédiat mais prenant son courage à deux mains, Anna pivote, faisant tournoyer sa belle robe de satin et de dentelle autour d’elle, pareille à un cygne dansant dans le vent. Elle a un sourire stressé sur les lèvres et, lorsque la surprise prend tout son sens, elle comprend qu’elle a trop fantasmé ses propos de son père. Oui, après tout… Comment auraient-ils pu faire une chose pareille ? Elle se sent stupide… D’autant plus qu’elle reconnait et apprécie énormément le jeune homme qui se tient juste là, dans son champ de vision.
« Kei, bonsoir. Bienvenue. »
Elle offre une révérence austère mais pas moins élégante. Il lui fallait reprendre le cours de sa vie après tout. Ce journaliste avait peut-être été clairvoyant, après tout…
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